Des pistes pour optimiser votre production de gras ainsi que votre paie de lait
Saviez-vous que 58 pour cent de votre revenu est directement lié à la quantité de gras livré? Et qu’une proportion encore plus importante de vos profits bruts y sont liés?
Le gras présent dans le lait est influencé par cinq principaux facteurs:
- soit la régie et la génétique choisie
- le facteur animal
- l’environnement
- l’alimentation
- la santé intestinale
Or, vous pouvez agir sur certains facteurs en matière de régie et d’alimentation, ce qui aura à court terme un impact sur vos revenus. Voici quelques pistes pour vous aider :
1) Miser d’abord sur la santé du rumen
La rumination est un mécanisme qui contribue à la production de substances favorisant la production du gras du lait. Il a été démontré que chaque minute supplémentaire pendant laquelle la vache rumine améliore sa performance au test de gras, jusqu’à concurrence de 500 minutes dans une journée. L’espace à la mangeoire et les fibres, notamment, sont des exemples d’éléments susceptibles d’optimiser la rumination. Notez que servir les fourrages avant les concentrés aide à créer un tapis de fibres dans le rumen et favorise donc la production de gras via la production d’acétate.
2) Servir la ration en deux repas plutôt qu’un seul
Dans une étude contrôlée, ceci a permis, pour la même quantité totale servie, d’augmenter de deux kilogrammes le lait par vache par jour . À 4 pour cent de gras et avec 70 vaches, ce sont 2 044 kilogrammes de gras gagnés sur un an. En alimentation individuelle, servir plusieurs petits repas de concentrés d’un maximum de 4 kilogrammes permet en plus de contribuer à un pH ruminal sain. Pensez aussi à pousser la ration le plus souvent possible.
Donner autant que possible un accès illimité à la mangeoire, surtout après la traite (au moins 24 pouces d’espace à la mangeoire et de la ration à volonté), aura en plus l’avantage de favoriser le calme et l’harmonie dans le troupeau.
3) Faire plus de lait!
Pour faire plus de kilogrammes de gras, l’équation est simple : faites plus de lait! Au cours des dernières années, nous avons calculé la marge alimentaire de 931 fermes. Or, 78 pour cent de la marge s’explique par la production de gras en kilogramme par vache par jour (voir Figure 1).
4) Fournir de l’eau au quotidien
Pour faire du lait, ça prend de l’eau. En stabulation libre, un minimum de quatre pouces linéaires d’abreuvoir est requis. En stabulation entravée, un débit minimal de 20 litres par minute est nécessaire en tout temps.
5) Surveiller les équipements
Un lait qui a gelé ou qui a été trop remué dans le bassin peut être la cause d’une chute du test de gras.
6) Minimiser le stress de chaleur
Les grandes chaleurs que nous avons connues cet été ont été pénibles pour les vaches. Inévitablement, leur consommation a diminué, affectant ainsi immédiatement la production de lait et de composantes. Nous avons observé, dans nos compilations mensuelles des pics de lactation, que les effets négatifs de la chaleur sont observables des mois après le stress thermique (voir Figure 2).
7) Éviter les déficits énergétiques
Pas d’énergie, pas de gras… Il faut se rappeler que 50 pour cent des acides gras du lait sont synthétisés dans la glande mammaire et le reste provient du sang. Il est d’ailleurs reconnu qu’équilibrer les acides aminés (méthionine) peut apporter plus de gras dans le lait.
Des nutriments spécifiques comme l’oxyde de magnésium, le potassium, le soda, les levures, les vitamines, les modifiants du rumen et les gras protégés ou libres sont tous des ingrédients auxquels une attention particulière doit être portée étant donné leur influence sur le test de gras ou encore sur l’énergie. C’est le travail de votre représentant de veiller à ce que votre ration soit fignolée jusque dans les moindres nutriments et acides aminés.
8) Voir au développement des génisses
Il a été démontré que pour chaque kilogramme de gain au sevrage des veaux, la future vache produira 1 500 kilogrammes de lait de plus à la première lactation. Pour un troupeau de 70 vaches, cela peut représenter 1 440 kilogrammes de gras supplémentaires par année. Pour ce faire, on recommande notamment d’alimenter les jeunes veaux trois fois par jour et de procéder à un sevrage graduel.
9) Promouvoir la santé intestinale
Depuis plusieurs années, on parle de santé ruminale, mais de nouvelles recherches démontrent maintenant l’importance d’un intestin en santé pour la production de gras. Les microorganismes qui vivent dans les intestins et le rumen notamment sont appelés collectivement le microbiome.